Un peu d'histoire
Le gouvernement français, grâce à Laurent Fabius en 1986 et à Lionel Jospin en 1998, intervint prescrivant (=ordonnant) la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre. L'Institut national de la langue française eut la tâche de rédiger un guide pour les usagers, au titre « Femme, j'écris ton nom », avec le but de mieux valoriser le rôle de la femme dans la société et de combler certaines lacunes de la langue française.
L'Académie française se déclare contre à une féminisation systématique des noms, qui « risque de mettre la confusion et le désordre dans un équilibre subtil né de l'usage » et recommande de « laisser à l'usage le soin de modifier »1. Elle tient à soumettre à l'épreuve du temps les nouvelles formes proposées. C'est ainsi que dans la 8ème édition de son Dictionnaire, on trouve tous les noms des métiers qui sont entrés naturellement dans l'usage, comme artisane, postière, aviatrice, pharmacienne, avocate, bûcheronne, factrice, compositrice, éditrice et exploratrice.
Parallèlement, elle insiste sur l'aspect des règles qui s'imposent dans la langue française et invite à mieux considérer le rôle des genres grammaticaux en français. Pour cela, il faut tout d'abord faire une distinction entre genre grammatical et genre naturel.▼
Le genre grammatical et le genre naturel
Le genre grammatical est une catégorie lexicale et grammaticale du substantif, qui répartit les substantifs d'une langue dans des groupes différents et établit l'accord grammatical avec les autres éléments de la phrase qui en dépendent. En français, il y a deux genres : le masculin, qui est généralement précédé de le ou de un au singulier, et le féminin, précédé de la ou de une.
Le terme genre dans son usage grammatical est distinct de la notion de sexe. Son origine étymologique (du latin genus) renvoie au concept générique de classe ou type qui n'est pas nécessairement lié à l'opposition masculin/féminin. Le genre naturel, qui classe presque tous les noms animés en fonction de la distinction sexuelle, partage avec le système grammatical, qui classe tous les noms inanimés et quelques noms animés, les étiquettes : féminin et masculin. Ces étiquettes reflètent bien la catégorisation selon le sexe, mais, dans le cas des noms inanimés, on pourrait aussi bien désigner les classes de genre par classe 1 et classe 2 (Creissels, 1999). Il existe un large consensus autour de l'idée que le genre grammatical est avant tout un phénomène syntaxique dont l'essence repose sur l'accord.2Par conséquent, même si au niveau des noms communs de personnes, Grevisse et Duden (célèbres grammairiens) constatent que le genre est conforme au sexe (on utilise le masculin pour se référer à un mâle et le féminin pour une femelle), on ne peut pas associer le genre grammatical au genre naturel. On parle de genre masculin et féminin, mais on pourrait les appeler respectivement genre non marqué (ou extensif) et genre marqué (ou intensif), le premier étant celui qu'on utilise lorsqu'on n'a pas besoin de spécifier le genre naturel. C'est ce qu'on appelle masculin à valeur générique et qui justifie l'usage du masculin pluriel pour un groupe de mots coordonnés de genre différent (par exemple, mon frère et ma soeur sont devenus plus exigeants). Le genre masculin a, dans ce cas, valeur neutre. C'est pour cela que lorsqu'on parle, par exemple, de droits de l'Homme, on ne parle pas que des hommes, mais de tous les êtres humains.
Ainsi, il faut employer le genre masculin si le nom indique le métier ou le titre même, en tant que genre neutre, mais s’il désigne un individu spécifique le genre grammatical du nom doit s’accorder avec le sexe du référent. C'est la distinction entre fonction (neutre) et individu.
« Dans cet hôpital, les fonctions de chirurgien (générique) sont occupées par une chirurgienne (spécifique) »2
Le retard de la féminisation
Dans le dossier La féminisation des noms de métiers et des titres dans la presse française (1988-2001), Itsuko Fujimura, de l'Université de Nagoya, met en évidence le retard de la féminisation des noms de métiers. En voici les points les plus importants :
On attribue souvent les variations de rythme dans la féminisation aux difficultés morphologiques ou homonymiques rencontrées. On dit par exemple que médecin ne se féminise pas parce que son correspondant féminin serait médecine, qui existe déjà avec un autre sens. Quant à professeur, on fait remarquer que ce nom n’est pas dérivé du verbe professer, mais directement du latin professor. Aussi la dérivation féminine professeuse ne serait-elle pas acceptable. Nous pouvons cependant objecter à ce raisonnement que ministre a été promptement féminisé, quoique auparavant des arguments du même genre aient été avancés, et professeuse ou professeure ou professeur épicène au féminin ne peuvent nous surprendre.Aussi, elle fait remarquer que le retard dans la féminisation des noms de métiers qui appartiennent au domaine des lettres ou de la recherche, comme professeur, écrivain, auteur, chercheur, directeur de recherche, secrétaire perpétuel de l’Académie, est probablement à attribuer à un certain conservatisme linguistique et, entre autres, à la position de l'Académie française vis-à-vis de ce sujet.
Les noms qui ne se féminisent que très peu sont surtout auteur, écrivain, maire, médecin et professeur.
On fait souvent remarquer, implicitement ou explicitement, que la féminisation est conditionnée par les types de métiers plutôt que par les types de noms. Le nom le plus fréquemment abordé pour illustrer ce phénomène est secrétaire. Une secrétaire désignait auparavant quelqu’un de sexe féminin qui travaillait pour le compte de son patron, alors que tous les secrétaires de haute situation tels que les secrétaires d’État, les secrétaires du bureau de l’Assemblée nationale, les secrétaires de partis politiques, étaient toujours exprimés avec le masculin, même si leur référent était une femme. Cet usage était contesté jusqu’ici surtout du point de vue de la justice sociale ou du « political correctness », parce que la différence de genre était en corrélation avec la hiérarchie sociale, qui pouvait être rapportée à la distinction entre les hommes et les femmes.3
Dans le Guide « Femme, j'écris ton nom », on peut trouver une longue liste de noms de métiers, fonctions, grades et titres avec leur contrepartie de genre féminin. On propose, entre autres, professeure comme féminin de professeur, rectrice pour recteur, auteure pour auteur, ingénieure pour ingénieur, mais l'Académie française n'accepte pas ces « barbarismes ». Le problème réside dans le fait qu'en français il n'existe pas un suffixe unique pour la féminisation et qu'on ne peut pas modifier une langue telle que le français de façon systématique. Les néologismes devraient, par contre, entrer naturellement dans l'usage quotidien.
Règles générales pour la formation du féminin
Je vous laisse avec les règles générales pour la formation du féminin :
- si le nom termine par -e, on ne changera que le genre de l'article et des autres éléments dépendants (un peintre créatif - une peintre créative) ;
- si le nom termine par -er, on écrira -ère pour le féminin (le conseiller - la conseillère) ;
- si le nom termine par -eur, le féminin aura le suffixe -euse (le serveur - la serveuse) ;
- si le nom termine par -en, on ajoutera -ne pour créer le suffixe -enne, (le chirurgien - la chirurgienne) ;
- dans les autres cas, on ajoutera un -e après la dernière consonne (un avocat - une avocate).
Notes :
1Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss de l’Académie française, le 14 juin 1984, Féminisation des titres et des fonctions.
2Le rôle des marques d'accord orales dans la catégorisation grammaticale des noms en français, Université du Québec à Montréal.
3La féminisation des noms de métiers et des titres dans la presse française (1988-2001), Itsuko Fujimura.
Conseils de lecture :
Bonjour,
RépondreSupprimerComme expliqué dans les règles ci-dessus, pour un Superviseur nous dirions :
Une Superviseuse. Cela semble très étrange non !
Merci et bonne journée.
Manuela
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