French listening | Charline Vanhoenacker | Livreurs à vélo auto-entrepreneurs (1/12/16)

Deliveroo ? Uber ?

Aujourd'hui l'humoriste de France Inter, Charline Vanhoenacker, se prononce au sujet des coursiers à vélo et des risques qu'ils prennent pendant leurs livraisons !

Retrouvez ci-dessous la transcription de la chronique !

Livreurs à vélo auto-entrepreneurs : les nouveaux galériens !

▼ Transcription :

Charline Vanhoenacker , vous avez réfléchi sur le sort des coursiers à velo qui prennent tous les risques dans la circulation pour livrer un repas chaud. Vous avez réfléchi à ça.


Oui, vous les voyez dans nos villes ces cyclistes qui livrent des repas rangés dans un sacs-à-dos isotherme. Ils bossent pour des start-up, c'est-à-dire 2-3 gars bien au chaud derrière leur ordi, qui envoient les autres rouler sous la pluie. De nouveaux galériens en quelque sorte. Sauf qu'on dit pas galériens, on dit auto-entrepreneurs. C'est-à-dire que si tu te casses la gueule, t'es pas couvert par l'employeur, tout est à ta charge et bien sûr t'es pas payé pendant la convalescence. C'est même toi qui achètes et qui entretiens ton vélo. Je pense que même les gladiateurs, on leur fournissait leurs armes. Dès lors, la solution c'est que pendant leurs livraisons les types fassent des acrobaties à vélo, comme ça ils obtiennent le statut d'intermittents du spectacle et pourront peut-être boucler leurs fins de mois. Mais oui, de nos jours le code du travail est devenu aussi indigeste qu'un cassoulet livré froid à domicile. Mais c'est ça ou être au chômage. Ces jeunes livreurs ont suivi des mecs qui leur auront dit "T'en as marre d'être derrière un ordi ? Bah roule derrière un camion" hein. Attention, il n'y a rien d'humiliant à être livreur de repas à vélo, puisque dans ce cas les nouilles ne sont pas dans le slip, mais dans le sac-à-dos isotherme. Et puis tu peux frimer hein, tu peux dire aux autres "Quoi ? T'es salarié ? Oh là là, moi je suis auto-entrepreneur, s'il te plaît, arrête !". Eh, quand tu es jeune, ne dis pas que tu es précaire, non. Dis que tu es flexible. D'ailleurs, c'est le livreur qui peut travailler plus pour gagner plus, pour ça il brule les feux rouges, car le code de la route s'arrête là où commence le code du travail. De toute façon le pire scénario, ça doit être un jeune chômeur en fin de droits, qui n'en pouvant plus, devient coursier à vélo, qui livre un dîner aux chandelles avec du champagne et quand il sonne à la porte, c'est Emmanuel Macron et Pierre Garraz qui ouvrent !
Alors ça pose une question juridique. Si un livreur deliveroo se fait renverser par un taxi uber, est-ce que quelqu'un en Floride va en avoir quelque chose à foutre ? (Non) Mais c'est qui tous ces gens qui n'ont pas envie de sortir mais qui commendent au resto, sans déconner ?  À Paris, par exemple, cela n'arriverait pas si les serveurs souriaient un peu et qu'on n'était  pas obligé de s'asseoir sur les genoux du voisin pour dîner. Mais aujourd'hui on en est au stade où bientôt on passera par une application américaine pour que le stagiaire vous apporte le café au bureau. Pour lui, ça ne changera rien, il sera toujours pas payé, mais vous vous filerez un euro aux californiens pour qu'ils aient le planquer où ? Au Luxembourg.  

Merci Charline Vanhoenacker.

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Voilà ! J'espère que ça vous a plu ! Si vous avez remarqué des coquilles ou si vous avez des questions, n'hésitez pas à laisser un commentaire ! Ne ratez pas les autres chroniques de Charline Vanhoenacker et des autres humoristes de France Inter, visitez le portail Compréhension de l'oral !

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