vendredi 25 novembre 2016

French listening with transcription | Nicole Ferroni | Stéphanie et la violence conjugale

À l'occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (le 25 novembre), Nicole Ferroni nous offre cette chronique de la série baptisée Postnatal, un discours extraordinaire sous forme de métaphore.

Retrouvez ci-dessous la transcription et la traduction en italien.

Stéphanie et la violence conjugale



Transcription :

Coucou les filles, voilà coucou jenny ! Vraiment merci pour m'avoir fait rire quand tu racontais hier que tu étais tombée enceinte et finalement tu es tombée malade parce que moi, vraiment cette semaine, il y a vraiment quelque chose qui m'a rendu malade malade, quoi. Enfin, bon, cette semaine je suis tombée sur un article de journal qui racontait que dans 40% des cas les violences contre les femmes de la part de leur conjoint débutent ou redoublent durant la grossesse. Moi, déjà je me disais " Mais attends, je ne comprends pas ". Je veux dire, bah, c'est quand même une période où la femme est vulnérable, où elle est en train de construire un individu. Je ne comprenais déjà pas comment son conjoint il peut avoir une impulsion de déstruction contre elle. Voyez, vraiment l'idée, ça me choquait. Et après je me suis dit "Mais Stéphanie, ce n'est pas l'idée qui est choquante, c'est la réalité", tu vois. Et effectivement, le lendemain je vais à l'école maternelle comme d'habitude, et je croise la maman de Lenny, qui attend un enfant, la maman pas Lenny, et quand elle tend le cartable à son fils, là je vois qu'au niveau du bras elle a des marques. Je me dis "Mais c'est pas la première fois ça, Stéphanie". Et du coup elle s'apprête à partir et là je veux la retenir et je dis "Excusez-moi, vous faites du Ju-Jitsu?" et là, elle se retourne et elle dit "Pardon ?". Je dis "Vous faites du Ju-Jitsu? Parce que moi, quand j'en faisais, comme vous j'avais plein de bleus". Et elle me dit "Mais non, moi pas du tout, moi c'est juste que je suis tombée dans l'escalier". Et là je dis "Mais attendez ! Mais c'est quoi le modèle de votre escalier ? J'ai l'impression que chaque mois vous tombez dans l'escalier". Alors en fait le modèle je le connais, il a une grosse moustache, une belle situation, une face d'hypocrite et c'est son conjoint. Et elle me dit "Mais je ne sais pas". "C'est quoi le bois de votre escalier ? C'est du pin, du chêne ?" Et elle me dit "Je crois que c'est du hêtre/être", et je dis "Non madame, ce n'est pas du hêtre/être. Un hêtre/être ne ferait jamais ça. Un hêtre/être, un vrai, un pur, humain, il ne ferait jamais tomber une femme enceinte sur son chemin. Donc, je crois que c'est du chêne/chaîne, les chaînes qui parfois nous relient à des situations très difficiles, qu'on a du mal à quitter". Et là elle comprend que j'ai compris. Je dis "Écoutez, puisque visiblement votre escalier a plus de facilité à faire descendre la pente qu'à vous tirer vers le haut, je vous laisse un numéro de téléphone, le 3919, pour justement les femmes qui veulent changer d'escalier, parce que, vous savez, c'est comme on dit la première marche peut-être pour remonter la pente. Je le dis parce qu'on ne peut pas laisser chaque année autant d'escalier amener autant de femmes sous terre, non ?



Traduction en italien (à noter que dans la version française le registre de langage est assez populaire et que les phrases ne suivent pas toujours parfaitement les règles de la grammaire. J'ai ainsi essayé de maintenir cette nuance) :

Ciao ragazze, eccomi ! Ciao Jenny ! Grazie, veramente, per avermi fatta ridere quando raccontavi ieri che eri rimasta incinta e alla fine invece ti eri solo ammalata perché a me veramente questa settimana, c'è qualcosa che mi ha proprio fatto male.  Allora, questa settimana sono capitata su un articolo di giornale che raccontava che nel 40% dei casi le violenze contro le donne da parte del loro compagno iniziano o raddoppiano durante la gravidanza. Io, già mi dicevo “Ma aspetta, non capisco”. Voglio dire, beh, è comunque un periodo in cui la donna è vulnerabile, in cui sta creando un individuo. Non capivo neanche come il loro compagno potesse avere quest'impulso di distruzione nei suoi confronti. Vedete, proprio l'idea mi scioccava. E poi mi sono detta “Ma Stéphanie, non è l'idea a essere scioccante, è la realtà”, vedete. E in effetti, il giorno dopo vado alla scuola materna come al solito, e incontro la mamma di Lenny, che aspetta un bambino, la mamma, non Lenny, e quando lei tende lo zaino a suo figlio, lì vedo che all'altezza del braccio ha dei segni. Mi dico “Ma non è mica la prima volta, Stéphanie”. Poi, lei si accinge ad andarsene ma io la voglio trattenere e le dico “Mi scusi, fa ju-jitsu?” e lì, lei si gira e dice “Prego?”. Io dico “Fa ju-jitsu?” Perché io, quando ne facevo, come voi ero piena di ematomi”. E lei mi dice “Ma no, io no, assolutamente, è solo che sono caduta dalle scale”. E lì dico “Ma aspetti! Ma qual è il modello delle vostre scale? Ho l'impressione che lei cada dalle scale ogni mese”. Il modello lo conosco: grandi baffi, une bella situazione, une faccia da ipocrita, insomma il suo compagno. E lei mi dice “Non saprei”. “Ma il legno, in che legno sono le sue scale? Sono in pino, in castagno?” E lei mi dice “Penso siano in faggio (in francese hêtre, che si legge come être, essere)”, e io dico “No signora, non è faggio. Un faggio non farebbe mai qualcosa del genere. Un faggio/essere, uno vero, uno puro, umano, non farebbe mai cadere per terra una donna incinta. Io penso sia un castagno (chêne, che si legge come chaîne, catena), i castagni/le catene che a volte ci legano a certe situazioni molto difficili dalle quali non riusciamo a separarci”. E lì lei capisce che ho capito. Allora le dico “Senta, visto che chiaramente le sue scale la fanno scendere verso il basso quando lei cerca di risalire verso l'alto, vi lascio il mio numero di telefono, il 3919, per le donne che giustamente vogliono cambiare scale, perché, come sapete, come si dice, potrebbe essere il primo scalino per risalire la salita. Lo dico perché non possiamo più lasciare ogni anno così tante scale portare sottoterra così tante donne, no?



J'espère que cette chronique vous a plu. Moi, je l'ai trouvé extraordinaire, fruit du génie de M.me Ferroni.

Je dois remercier M.me Sandrine qui m'a gentiment donné un petit coup de main pour la transcription.

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2 commentaires:

  1. une grosse moustache
    qu'à vous tirer
    plus ... faire descendre que tirer (comparaison)
    laisse un numéro de téléphone

    quelques corrections pour rendre la transcription française compréhensible
    Quelle bonne idée d'avoir choisi ce texte !

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