Pour savoir de quoi il s'agit, voici ci-dessous la transcription de la chronique.
Cliquez ici pour écouter la chronique de Nicole Ferroni.
↓ Transcription :
Je vais moi-même lancer le lanceur d'alerte. Alors, le lanceur d'alerte, qu'est-ce que c'est ? Bah, si on l'en croit l'étymologie du mot alerte, alerte pourrait venir de l'italien allerta, de erto qui veut dire escarpé. Donc, étymologiquement, les lanceurs d'alerte seraient donc des gens susceptibles de nous prévenir que le chemin à venir risque d'être trop escarpé pour être emprunté. Ils seraient donc des donneurs de directions. Sauf que là vous allez dire "Mais Nicole, ceux qui donnent la direction, comme le nom le suggère, ce sont les dirigeants", hein, ce sont nos dirigeants, les élus, ministres, députés, qui sont censés donner la bonne direction à tout le pays, exactement comme le cerveau guide le corps humain. Il y a d'ailleurs une grande similarité entre cerveau et dirigeant, puisque de la la même façon que notre cerveau possède deux hémisphères cérébraux, notre parlement, lui aussi, est bicaméral, il y a deux chambres, sénat et assemblée, et le gouvernement serait donc le cervelet. Alors, le problème c'est que le ceveau comme nos dirigeants peut parfois se tromper et peut par leurs erreurs mettre en danger d'autres parties du corps humain ou de la société, par exemple, faire se poser la main sur une plaque de cuisson et là vous allez me dire "Oui mais Nicole, ce n'est pas grave, parce que lorsque le cerveau ressentira la douleur en son sein, il ordonnera au reste du corps de prendre une autre direction pour s'éloigner du danger". Oui, mais le problème, et ça vous le savez mieux que moi puisque vous êtes tous des scientifiques, c'est que le cerveau est le seul organe du corps humain qui est dépourvu de récepteurs à la douleur. La douleur, il ne la ressent pas. Et ça on le voit aussi chez certains dirigeants, notamment quand on écoute M. ** lorsqu'il dit qu'il est très heureux que ** n'accueillera pas les migrants. On sent qu'il y a quand même chez cet homme, hein, un sens très très dépourvu de la douleur, de l'empathie. Euh, si bien, voilà. Si bien que finalement si on attend que le cerveau ou les dirigeants ressentent eux-mêmes la douleur pour indiquer au corps un autre chemin, et bien votre main posée sur la plaque de cuisson aura le temps de finir en kebab, que le cerveau n'aura rien fait. Et donc quand on voit ça, on se dit "Mais c'est terrible Nicole, ça veut dire que du coup nous allons droit dans le mur si le cerveau ne voit pas la douleur, les dangers, les méfaits vers lesquels il court". Et ben, non, rassurez-vous car le corps est pourvu justement de récepteurs à la douleur appelés nocicepteurs. Donc, ce sont des récepteurs nerveux dont les terminaisons sont libres, leurs axones sont dépourvus de gaine de myéline, ils sont présents un peu partout disséminés dans le corps, mais surtout au niveau de la peau, interface entre le corps et le reste du monde et lorsque ces récepteurs sont activés par un stimulus douloureux ils émettent électriques pour dire vite au cerveau "Casse-toi, car ta main brûle". Ils permettent ainsi d'assurer la survie de tout le corps. Vous allez dire "Oui, Nicole, mais ça c'est pour le corps humain. Mais qu'en est-il de la société ? Elle n'a pas de nocicepteurs !" Et ben, si ! Et nos nocicepteurs, ce sont les lanceurs d'alerte, car comme les nocicepteurs, les lanceurs d'alerte sont libres eux aussi, dépourvus de gaine, ils sont disséminés partout, mais surtout à l'interface entre la société et le monde. Comme les nocicepteurs, les lanceurs d'alerte ont cette double capacité : un, de ressentir la douleur, car ce sont des êtres sensibles aux problèmes du monde et deux, de transmettre l'alerte quand ils en ressentent la nécessité. Chez eux aussi, la douleur les rend électriques au point qu'il émane d'eux un besoin puissant de mettre le monde au courant, du coup ils crient aux dirigeants "Déplace-toi, tu fais fausse route" et permettent aussi au corps société de préserver son intégrité. Du coup, certes, les nocicepteurs, comme les lanceurs d'alerte, ne sont que quelques petites cellules disséminées ça et là dans notre corps mais leur pouvoir est inestimable.
Voilà. J'espère que cette chronique vous a plu. Si vous avez remarqué des coquilles, n'hésitez pas à laisser un commentaire. Retrouver les autres chroniques dans le portail Compréhension de l'oral. Pour soutenir le blog, n'oubliez pas d'aimer ma page sur facebook !
Continuez à étudier le français entre quat'z'yeux !
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