En français, le passé simple est désormais sorti de l'usage dans la langue orale. On ne le trouve plus que dans les romans et dans les livres d'histoire, tandis qu'à l'oral, on préfère toujours recourir au passé composé. Toutefois, selon la grammaire française, le passé simple devrait être toujours utilisé quand on indique une action précise, bien localisée et achevée dans le passé. Il peut s'agir donc d'une action qui vient de s'accomplir et pas forcément située dans un passé lointain.▼
Claude Duneton, journaliste chez le Figaro, vient d'en parler sur un article dédié à la langue française. À son avis, le passé simple n'a pas simplement disparu à cause de sa «lourdeur» (pensez aux formes naquîmes, naquîtes, mourûtes, bûtes, etc.), mais plutôt à cause de la simplicité des temps "composés", c'est-à-dire ceux qui font appel à un auxiliaire (être ou avoir). En effet, « Il suffit de savoir décliner avoir et être au présent de l'indicatif ce qui est rudimentaire à souhait. Ajouter le participe passé du verbe porteur de sens est un jeu d'enfant. Il est venu, il a pris, représente une économie de conjugaison sur Il vint, il prit. »
Cependant, dans son article, Claude Duneton se trompe sur un point. Ce phénomène n'affecte pas seulement la langue française en Europe. En italien, qui est une langue romane comme le français, on retrouve la même tendance à reléguer le passé simple à la langue littéraire et à préférer dans le quotidien le passé composé.
Mais soyons honnêtes : le passé simple n'est pas aussi lourd qu'on le croit. Il est souvent léger et élégant sur le plan formel et stylistique, ce qui est le cas aussi, à mon avis, du subjonctif imparfait, qui, malheureusement, a commencé à disparaître en français écrit et oral à partir du XIX siècle. Un exemple de cette élégance du subjonctif :
Eh quoi ! vous voudriez qu'à jamais dans mon ame
Je gardasse pour vous les ardeurs de ma flamme,
Et vous visse, à mes yeux, passer en d'autres bras,
Sans mettre ailleurs un cœur dont vous ne voulez pas?
(Le tartuffe, Acte II, Scène IV. Molière)
Sans mettre ailleurs un cœur dont vous ne voulez pas?
(Le tartuffe, Acte II, Scène IV. Molière)
Nous apprenons à parler notre langue maternelle naturellement dès la petite enfance. Apprendre le
passé simple pour un enfant n'est pas plus difficile qu'apprendre un autre temps, comme apprendre une langue apparemment plus complexe comme le japonais n'est pas plus difficile qu'apprendre l'anglais.
Mais pourquoi alors ? Est-ce la paresse à conjuguer les temps soi-disant simples et à mémoriser les formes irrégulières qui nous a fait oublier un temps aussi important du français ?
Et pourquoi le passé simple n'a-t-il pas simplement disparu aussi à l'écrit ? A-t-il marqué dans le passé une separation entre les intellectuels ou les écrivains et les autres ?
Ce qui est certain, c'est que nous avons un problème avec ce passé simple. En effet, la différence en anglais entre le past simple et le present perfect est à peu près la même qu'en français entre le passé simple et le passé composé. C'est peut-être pour cela qu'au début nous avons autant de difficultés à choisir le temps anglais approprié.
Espérons que, avec le temps, cette tendance ne fera pas tache d'huile, par exemple avec le subjonctif présent.
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Continuez à étudier le français entre quat'z'yeux !
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